Je suis Audrey, originaire de Lyon. J’aime beaucoup la mode et le textile et j’ai la chance d’en avoir fait mon métier. Je suis styliste et assistante costume pour le cinéma aujourd’hui.
Je ne suis pas sûre que mes références artistiques aient vraiment un lien avec la fripe mais peut-être un peu. Déjà j’aime Walter Van Beirendonck par dessus tout. Voilà qui est dit. Les jeux des textiles, les couleurs pop, la liberté d’expression, le mélange de genre…Je suis aussi très inspirée par les technologies croisées aux textiles et ce que ça peut amener en esthétisme et en créativité (les défilés de la marque Anrealage sont des valeurs sûres). Puis j’essaie de consommer moins dans ma vie quotidienne : je m’intéresse au mouvement slow, à la décroissance, au mouvement anti-fashion, à la mode plus éthique, à la fashion revolution week… je crois que c’est une des premières raisons pour lesquelles je vais en friperie.
La seconde raison pour laquelle je porte de la fripe est beaucoup plus intime : je suis persuadée que les vêtements transportent les émotions et les souvenirs. Ils sont comme une deuxième peau, une membrane. Je porte beaucoup de vieux vêtements de gens qui comptent ou ont compté pour moi. Il y a une histoire et une forte valeur émotionnelle qu’on ne peut pas retrouver dans un vêtement qu’on achèterait en boutique. Quand je vais en friperie, je m’imagine ces histoires que je ne connais pas. En achetant ces vêtements, je ne participe pas à la consommation de masse ni à la société capitaliste. C’est ma manière à moi de « militer » et de ne pas gaspiller.
Ma pièce fétiche est bien sûr mon manteau que je porte très souvent. Il est multicolore, mille fois trop grand pour moi, complètement 80’s. Quand je le porte, je suis vraiment plus heureuse qu’une fleur au printemps, il est un peu devenu une extension de moi. Pour la petite histoire, j’ai dû acheter ce manteau pour un shooting : je ne l’ai plus jamais quitté après. Les vêtements sont si proches de nous : faisons en sorte qu’ils nous rendent heureux.se.s. Audrey
Photo par Zito Tseng